Pierre Massein OSB
UN MOINE CHRÉTIEN
RENCONTRE DES MOINES BOUDDHISTES
L’Échelle de Jacob
Le Père Pierre Massein, professeur émérite de bouddhisme à l’Institut Catholique de Paris, nous livre ici l’origine et le développement de son parcours de dialogue. Interrogé par Madame Véronique Dufief, il nous raconte comment il a bénéficié de circonstances optimales pour réaliser ses rencontres interreligieuses. Il est instructif d’énumérer ces circonstances, parce qu’elles sont significatives pour la démarche complète de dialogue. Au départ, dès sa prime jeunesse, il y a la fascination pour l’Orient et sa spiritualité. Puis la longue formation spirituelle et théologique, telle qu’il a pu la recevoir dans une abbaye bénédictine, comme Saint-Wandrille, en Normandie, et à l’Athénée Pontifical Sant’Anselmo, à Rome. Et quand, après de nombreuses années de vie monastique l’appel de l’Orient se fait plus pressant, le Père Massein décide de d’abord se former à cette rencontre par une étude sérieuse du bouddhisme. Il s’inscrit à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales pour apprendre le thaï, puis à l’École pratiques des hautes études, pour s’initier au sanscrit et au pâli, afin de pouvoir lire dans le texte les Écritures canoniques. Il suit également les meilleurs cours sur le bouddhisme au Collège de France. Finalement il va résider en Thaïlande, pour avoir un contact direct avec le bouddhisme Theravada. Il y est même admis dans un monastère de la forêt, auprès de moines qui y vivent selon la tradition la plus stricte.
Ce n’est qu’après nous avoir raconté tout ce cheminement que le Père Massein nous parle de façon plus explicite du bouddhisme, tel qu’il l’a enseigné à l’Institut Catholique. Mais, après dix ans d’enseignement, il a été élu abbé de son monastère de Saint-Wandrille. A à ce titre, il a cependant encore pu œuvrer pour le dialogue interreligieux au niveau national, notamment par la création du ‘Comité pour le dialogue interreligieux’ de la conférence épiscopale française.
Ce livre, basé sur une si riche expérience contient de nombreuses remarques pertinentes sur ce grand travail du dialogue interreligieux. Je n’en retiens qu’une ici : « Ma foi a été enrichie, car l’expérience monastique se rejoint par l’intérieur et toute comparaison, si elle est bien faite, éclaire les deux termes comparés. Une étude approfondie du bouddhisme renouvelle notre regard et fait apparaître comme en relief les aspects de la révélation divine auxquels je n’avais pas prêté une attention suffisante. » (p. 75).
Editions L’ échelle de Jacob